Nuit sur le port
Et le soir qui descend enveloppe la terre
Qui se laisse pousser tel un petit berceau,
Où l’enfant endormi abaisse ses paupières
En rêvant aux splendeurs des matins boréaux.
Les lumières du quai se perdent dans la brume
Où le vent a serti la mer en son écrin ;
Le poète esseulé que je suis se consume
En cherchant, tourmenté, la chaleur d’une main.
L’ombre laisse un moment son sourire lunaire…
Un jeune matelot joue de l’harmonica,
La grande-ourse, là-haut, écoutant sa prière,
Enlarme l’univers de somptueux éclats.
Et le Vieux Port s’endort. La nuit, en sombres tresses,
Se glisse dans ses flots en toute majesté
Et, amoureusement, tout comme une maîtresse,
L’étreint dans son linceul l’adoubant de baisers.
© Extrait de J’AI CONJUGUE LE TEMPS – ISBN N° 978-2-9538961-1-4