Où sont ?
Où sont tous les chemins que nous suivions ensemble ?
Les sentiers des pays à l’espace infini
Où nos pas ont laissé tant de traces de cendre
Quand nos doigts enlacés ont été désunis ?
Où sont tous les ruisseaux d’oasis ombragées ?
Où sont les mascarets et la houle océane,
Quand la mer engloutit les îlots escarpés
Et que le vent, aux mâts, s’enroule et s’enrubanne ?
Où sont tous les beaux jours qui nous ont fait escorte
Et que sont devenus nos délicieux matins
Où d’exquis passereaux, impatients, à nos portes,
S’en venaient picorer dans le creux de nos mains ?
Où sont tous les amis, les amants éphémères,
Amours qui ne sont plus, que nous avons pleurés ?
Le silence des nuits, les froidures d’hivers,
Les ors de l’automne, les préludes d’été ?
Où sont tous les oiseaux que les embruns enivrent ?
Où vont les goélands l’horizon bleuissant ?
Ô, comme j’aimerais sur leurs ailes les suivre,
Bercée par les marées, caressée par le vent !
© Extrait de J’AI CONJUGUE LE TEMPS – ISBN N° 978-2-9538961-1-4